Au jardin, il y a de tout qui vient de partout. Un véritable patchwork de vivaces qui n'auraient jamais pu se rencontrer dans la vraie vie, comme j'aime l'expliquer. Soit parce qu'elles sont endémiques de zones géographiques très éloignées - et le grand écart s'opère parfois entre plusieurs continents -, soit parce qu'elles sont en voie de raréfaction, soit parce qu'elles sont boudées pour d'obscures raisons...
Parlons par exemple des désuètes, qui, pour certains, manquent de sophistication et ne méritent aucun égard tant elles sont passées de mode. Moi, je les qualifie d'intemporelles et salue leur résistance face à l'épreuve du temps. Naturelles et sans chichi, elles habitent les souvenirs de plusieurs générations de jardiniers, et c'est pour cela que je les chouchoute avec autant d'amour...parce que je sais que quand j'aurai encore plus de rides au front, elles seront toujours là...ce qui ne sera certainement pas le cas de toutes les nouveautés ultra méga hybridées et toujours plus euphorisantes visuellement parlant...
Parmi ces désuètes, il y a les Heuchères [et non, je n'ai pas oublié, et vous promets que l'article sera pour très bientôt] que j'affectionne tout particulièrement.
Et puis, il y a aussi les Silènes. Vous avez déjà dû en croiser bon nombre, sans forcément y prêter attention, en vous promenant, le long des chemins... Et bien au jardin, j'en ai introduit plusieurs variétés, de la Silène qui pousse spontanément, à celle dite "à fleur de coucou" tantôt simple, tantôt double, sans oublier la Silène attrape-mouches, aux tiges collantes !
Dans la famille des désuètes, je demande également l'Ancolie, gentiment nommée "Bonnet de grand-mère", lorsqu'elle s'invite au jardin et qu'il ne s'agit pas d'un cultivar proprement nommé.
Ah, l'Ancolie... Je voulais juste vous montrer ce semis, car je le trouve très beau, avec ses grandes ailes. C'est le seul pied qui ait cette allure, alors je compte bien voir si ses rejetons vont hériter de ce trait...
Et puis, dans tout ce patchwork, il y a des vivaces et bulbeuses que j'ai appris à découvrir et apprivoiser au fil des saisons...
Les Benoites sont de sortie ! J'espère les garder longtemps au jardin, elles me plaisent beaucoup. Ci-dessus : Bell Bank et Cosmopolitan.
Petit détour du côté des Polemonium Apricot Delight et Lambrook Mauve. C'est à cette saison qu'ils sont les plus beaux et généreux, alors j'en profite autant que possible car les floraisons sont toujours trop courtes, à mon goût !
Oxalis adenophylla. J'ai bien cru que les gelées tardives l'avaient fait mourir, mais non ! Bien qu'on l'appelle également oxalyde du Chili, il est plus robuste que son nom ne laisse penser !
Polygonatum Fireworks, au feuillage panaché argenté. Au premier plan, le Hakonechloa Sunflare reprend du service lui aussi, après une longue et douloureuse reprise (je veillerai à bien l'arroser si les mois à venir sont aussi secs que ceux de l'été 2019).
Parmi les vivaces de plein soleil, j'aime beaucoup les Erodium, qui ne demandent que peu de soins. Bien que le coloris dominant soit souvent le rose, il existe des petites différentes entre les différentes variétés. Tandis que Chantal semble arborer un masque noir, Manescavii offre de larges fleurs, semblables à celles d'un Geranium. Bishop's Form, quant à lui, propose de toutes petites inflorescences.
Le bulbe mystère d'un de mes précédents billets était bel et bien un Allium, comme l'avait pressenti Christine !
Tulipes Angélique, Viorne Boule de Neige et Sabline ou Arenaria montana, un petit couvre-sol méconnu mais très généreux en floraison.
Et pour vous, quelles plantes, au charme désuet, mériteraient bien plus d'attention ?
Belle fin de soirée à toutes et à tous !